Bestiaire d’Enorhim

Les Uilebeasts sont des créatures fantastiques, premières habitantes d’Enorhim, qui furent renvoyées dans l’Autre Monde, ou Tirsidfern, grâce à l’aide de la déesse Enoria et de son joyau divin la pierre Glas.

Alors que leur existence relevait de la légende, en 1341, les monastères commencèrent à enregistrer des témoignages de personnes ayant eu à faire à ces ignominies. A l’heure où commence cette histoire, il est clair pour tous que les Uilebeasts sont revenues. Il semblerait donc que le portail qui menait vers le Tirsidfern a été réouvert.

Ces Uilebeasts peuvent être de toute forme, de toute apparence, certaines même peuvent prendre forme humaine. Des géants, des monstres, des animaux extraordinaires, des lutins, des fées, qu’importe leur taille, qu’importe ce dont elles ont l’air, elles ne sont motivées que par une chose : survivre.

Certaines se nourrissent de chair, d’autres de l’âme de leur victime. Certaines parlent le kelde, d’autres ne le comprennent absolument pas. Parfois, elles s’entraident, notamment lorsqu’elles doivent piéger quelqu’un. D’ailleurs, les moines et les moniales qui les étudient ont cru remarquer qu’elles avaient toutes en commun une haine du genre Humain, et certains diraient même qu’elles cherchent à prendre leur revanche sur leur bannissement passé. Mais malgré ce désir de vengeance, elles gardent en elle une certaine crainte qui les pousse à se cacher dans les zones sauvages de l’île : près des lacs, dans les criques, dans les bois, les tourbières, etc.

Depuis leur retour, les voyages sont devenus moins sûrs et ceux qui prennent la route préfèrent rester sur leurs gardes. Ceux qui partent à leur rencontre ne vivent guère longtemps, et ceux qui veulent les étudier sont obligés d’aller au contact avec elles.

Si les Uilebeasts peuvent être tuées, en réalité elles ne laissent aucun cadavre. Au moment de leur mort, leur corps se disloque en un millier d’étincelles alors qu’une déchirure menant tout droit au Tirsidfern s’ouvre dans la réalité et aspire en une fraction de seconde les lueurs restantes de la défunte créature. Aussi, même si certains disent avoir pu décapiter une Uilebeasts, ils n’ont jamais pu en apporter la preuve, la tête se disloquant en petits éclats lumineux absorbés par la déchirure. D’autres pensaient pouvoir accéder au Tirsidfern par ces trous dans la réalité, mais ils ont au mieux simplement réussi à se ridiculiser, la plupart des humains étant trop lent pour tenter de passer à travers la déchirure avant qu’elle ne se referme, et au pire perdirent une partie d’eux-mêmes, d’un simple doigt à la tête en passant par les jambes et les bras, sectionnés net au moment où la déchirure s’est refermée sur eux. Des témoins racontent que certains ont été assez rapides pour se jeter dans l’ouverture vers l’Autre Monde, mais ceux-là, leurs proches attendent toujours impatiemment leur retour. Et, en 25 ans, personne n’est jamais revenu de cette traversée, aussi leurs disparitions sont devenues des mythes et il semble juste impossible de passer sans encombre dans le Tirsidfern.

Un jeune Aughisky en train de noyer sa victime – tous droits réservés.