Le culte archangéiste représente la religion dominante non seulement sur Enorhim mais également dans une grande partie du monde connu, au point que sur l’île Verdoyante les druides ont quasiment disparu et que les fidèles des autres religions sont tellement rares qu’ils passent inaperçus dans le paysage enorhien.
L’Archangéisme a été créé 1366 années avant le commencement de cette histoire quand l’Archange se révéla. Libérant son peuple de l’emprise des Belloriens, un empire qui régnait sur de nombreuses terres à cette époque, il ordonna à ses anciens bourreaux de répandre la parole d’amour et de miséricorde de l’Unique.
Il s’agit d’une religion monothéiste : l’Unique est le créateur de toutes choses et les saints (appelés Naohm en kelde) et les messies comme l’Archange ne sont que des Messagers de sa puissance. Les bases du dogme reposent sur une Sainte Trinité avec au sommet du monde spirituel l’Unique, épaulé par la force de l’Archange, le tout soutenu par les intentions du genre Humain. L’Unique et l’Archange représentent également le Bien absolu et ont par conséquent un équivalent malfaiteur et démoniaque, le Maître d’Alade, l’Archidiacre des Enfers ou de l’Autre Monde chez les keldes.
L’Église archangéiste rend donc hommage à l’Unique et à son Archange en les priant dans des lieux dédiés comme des églises, des chapelles, des monastères ou des lieux sacrés. En échange de quoi l’Unique veille sur ses fidèles et octroie même aux membres du clergé, qu’il considère comme ses Messagers, des pouvoirs et des dons particuliers, comme la capacité de soigner certaines blessures et des bénédictions.
A la tête de ce culte, on trouve le Magna Pater ou la Magna Mater, qui siège dans une lointaine citée du Continent nommée Bellora. Leurs ministres à travers les différents royaumes du monde sont les Cardinas. Ils transmettent les directives de Bellora aux prêtres, prêtresses, moines et moniales qui rendent hommage à l’Unique auprès des populations.
En Enorhim, le pouvoir religieux se divise en deux branches : celle de la prêtrise et celle du monachisme.
Les moines et les moniales sont les premiers à avoir tenté de convertir Enorhim à l’Archangéisme.
L’île Verdoyante abandonna ses anciennes croyances grâce à un missionnaire, Padrog, qui deviendra le Saint Patron de l’île et sera connu comme Naohm Padrog. En réalité, Naohm Padrog réussit à convertir les habitants d’Enorhim en rattachant leurs anciennes croyances à celles véhiculées par l’Unique. Ainsi, Enoria, déesse mère des keldes d’Enorhim était en réalité une Messagère de l’Unique, et de nombreux symboles vénérés par les druides devinrent sacrés comme les cercles de pierres ou le trèfle que Naohm Padrog utilisa pour expliquer la Sainte Trinité. La conversion fut totale et les moines et les moniales fondèrent des monastères partout sur l’île.
Dirigé par un ou une Maxima, le monastère assure le relai entre le monde des Hommes et le monde spirituel, accompagnant les populations de la naissance à la tombe en prodiguant conseils, éducation, mémoires, culture et soins. Les keldes accordent une entière confiance à ces hommes et ces femmes qui servent ainsi l’Unique et la communauté.
Les prêtres et les prêtresses sont plus récents : ils ont débarqués sur l’île en même temps que les havrésiens. Ils officient dans des églises, des chapelles et dans les rares cathédrales de l’île, avec à leur tête un ou une Immina.
Bien plus que les moines et les moniales, ils estiment être les portes paroles directs de l’Unique et de l’Archange et en tant que tels ne sauraient être mis à l’écart des affaires courantes afin d’appliquer au mieux les lois de l’Unique, de l’Archange et de l’Église au monde des Hommes. Beaucoup moins tolérants que les moines et les moniales, ils font passer leurs intérêts, ceux de l’Église et ceux de l’Unique avant tout le reste. En dehors d’Enorhim, comme l’ont voulu les différents Magna, ils font figure d’autorité et les moines et les moniales, ont été relégués au rang d’ermites se consacrant à la prière.
Mais, sur l’île Verdoyante, seuls les havrésiens font totalement confiance aux prêtres et aux prêtresses. Les keldes ne les fréquentent guère que parce qu’il est plus aisé d’utiliser les églises et les chapelles pour les messes quotidiennes ; pour le reste, ils continuent de se tourner vers les monastères.
Bien que la prêtrise et le monachisme se côtoient sur les terres d’Enorhim et même sur les lieux qui appartiennent à l’Église, il existe une certaine tension entre ces deux branches, d’autant plus que les dirigeants du culte souhaiteraient que l’Archangéisme en Enorhim soit conforme avec ce qui se fait ailleurs dans l’Archangéité.